Canyon Antin - Vallée d' Antigorio - Haut Piémont Italien
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Historique descente des canyons en italie du nord val d'Ossola
Cette aventure commence en août 1993 lorsque Cyriaque et Colette décident, avec des amis, accompagnés de leurs enfants, de passer les vacances d’été dans ce coin d’Italie du nord, près du lac d’Orta, pas très loin du lac Majeur. Certes il y a de la montagne à faire, des balades de toutes sortes, de l’alpinisme même avec la proximité de Macugnaga et le Mont Rose ; mais très vite ils découvrent quelques beaux canyons qui débouchent dans la vallée principale, celle du fleuve Toce ; lesquels canyons, rapidement vérifiés, ne montrent aucun amarrage, aucune trace de prédécesseurs. Du terrain vierge, de belles explos en perspective !
On pourrait alors passer vite pour arriver à la cinquantaine de canyons découverts en première quelques 20 ans plus tard, dont trente ont été publiés dans notre topoguide « Canyons du Haut Piémont Italien » paru en 2002 à compte d’auteur.
Mais on oublierait l’essentiel : la formidable réunion d’amis que ces camps d’Italie ont générée chaque été pendant 15 jours, les deux premières semaines d’août, sans interruption jusqu’à cet été 2015 encore.
En 1994, donc, les copains du club sont prévenus et quelques-uns répondent à l’appel ; un tout premier camp, bien modeste, est installé au même camping du lac d’Orta ; il réunit à peine une dizaine de personnes, avec, comme matériel, les bons vieux tamponnoirs, les spits et les cordes statiques que les spéléos purs et durs du club ont bien voulu laisser.
Les canyons les plus évidents de la vallée du Toce sont parcourus, Variola, Rovine, Val Segnara, l’énorme Menta, etc… Par contre, sur le plan hébergement, ceux qui ont fréquenté les campings italiens comprendront bien qu’il y a comme une incompatibilité entre les moeurs des spéléos et la façon de vivre des italiens ; il nous fallait trouver un autre lieu.
Dès l’année suivante, en écrivant à toutes les mairies et aux agences immobilières du Val d’Ossola, nous dégotons un ancien hôtel restaurant, fermé depuis des années suite à une crue dramatique du fleuve Anza. C’est le début de la période Arizona, du nom de cet hôtel. Peu de participants encore, nous explorons les vallées de l’Anza et du Toce en aval de Domodossola ; les canyons de Croto, Prata, Dresio, Del Teu, San Carlo, Tignaga et Val Bianca sont descendus.
Le nombre de participants augmente d’année en année ; nous arrivons à une trentaine. La quantité de matériel nécessaire entraine des demandes de subventions bien spécifiques ; outre l’apport du SCVV et du CAF de Briançon, nous sommes aidés par le club omnisport Perrier, par la Commission Nationale Spéléo du CAF et par la CREI (Commission des expéditions et des relations extérieures de la FFS).
La vallée qui mène à Macugnaga est totalement explorée (croit-on), on descend le Rio Antrogna, El Ri, Rosenza, Val Bianca, etc…, sans oublier l’impressionnant Mondelli. Notre hébergement est pratique, avec sa cuisine professionnelle, certes en bien mauvais état mais fonctionnelle tout de même ; avec la grande salle de restaurant où se trouvent encore les tables et les chaises, et où nous avons pu nous réfugier plus d’une fois pour fuir les pluies diluviennesqui ne sont pas rares dans la région.
Mais la mairie s’inquiète de notre présence en ces lieux de triste mémoire ; à tel point que nous avons vu arriver un beau matin toute une voiture de carabiniers ; contrôle d’identité, interrogatoire soupçonneux, nous avons fini par comprendre qu’on nous prenait pour des immigrés clandestins ; après forces explications, ils ont bien voulu nous laisser finir le séjour ; l’un d’entre eux nous glissant même en aparté que le nouveau chef n’était pas du pays (c’était un sicilien !) et qu’il faisait beaucoup trop de zèle. Mais il nous faudra trouver autre chose pour l’an prochain. De toute façon, au-delà d’une vingtaine de personnes on atteint l’insupportable sur le plan sanitaire (deux WC dont un faisant office de douche…).
C’est en 2003 que débute la période Masera. C’est un camp 3 étoiles qui commence, dans un lieu prévu pour un millier de personnes, avec deux stades de foot, un gymnase, des salles à matériel, des sanitaires à ne plus savoir qu’en faire, une terrasse salle-à-manger, une batterie de barbecues pour rôtir des veaux (véridique), une cuisine professionnelle en parfait état, la vaisselle et même le lave-vaisselle,… le summum du luxe !
Encore plus de participants, bien sur, les amis invitant les amis, qui invitent les amis, à tel point que nous nous sommes souvent retrouvés à plus de 50, le record est monté à 70 ; aucun d’entre nous ne connait tout le monde ; il n’est pas exclu d’ailleurs qu’un parfait inconnu se soit incrusté quelques jours !
Nos explorations se font plus minutieuses, les recherches de nouveaux canyons plus précises dans les vallées que nous connaissions déjà, d’autres vallées sont prospectées (le Val Vigezzo, le Haut Toce, Canobino etc…).
Les bonnes choses ayant aussi une fin, en 2006 la commune de Masera décide de ne plus nous accorder la location des lieux… Le motif officiel est qu’une réfection totale a été votée en Conseil Municipal.
L’année suivante nous trouvons un autre Campo Sportivo à Premia, beaucoup plus haut dans la vallée du Toce, mais beaucoup moins bien équipé que celui de Masera : c’est un simple stade avec de modestes sanitaires. Chaque été il faut transporter un véritable barnum depuis la France ; outre le matériel d’équipement, avec des quantités impressionnantes de cordes vu le nombre d’équipes qui partent chaque jour sur le terrain, il nous faut des tables et des chaises, des tentes et du matériel de cuisine pour collectivité, et même des réfrigérateurs !
L’hospitalité et la gentillesse des habitants du village remplacent rapidement le manque de confort ; certains soirs nous devons relever un défi footballistique,… et immanquablement nous prenons notre rouste ; la 3° mi-temps donne lieu à des échanges savoureux sur les vertus comparées du pastis et du vin blanc local.